Si quelqu’un nous invite à fermer les yeux et à imaginer un endroit où nous nous sentons en paix, en harmonie avec la spiritualité et en contact avec la divinité, il est possible que notre esprit imagine une grande vallée vue du sommet d’une haute montagne, une rivière froide traversant une forêt dense ou un vaste champ de marguerites ou de coquelicots. La nature a la capacité de nous connecter à l’essentiel de notre existence, tout en nous enracinant à la terre que nous foulons, nous rappelant la petitesse que nous sommes face à tant d’immensité et de transcendance. En tant qu’humains, nous nous comprenons avant tout en relation avec. Le théologien et philosophe Raimon Panikkar soulignait dans sa vision cosmothéandrique que la réalité totale se construisait à partir de l’interrelation entre la divinité, l’humanité et le cosmos. Prendre soin de toutes les parties et savoir que nous sommes en relation avec la divinité et le cosmos devient essentiel pour le développement de la vie.
En septembre, nous avons célébré le Temps de la Création sous le slogan «Attendre et agir avec la Création», avec l’intention de mettre l’accent sur la nécessité de protéger et de prendre soin de la terre, qui est la maison de tous les êtres qui l’habitent. Attendre et agir ne sont pas proposés comme des verbes antagonistes mais complémentaires, car il est nécessaire de se mettre au travail pour espérer un présent et un avenir plus respectueux et accueillant pour toute la création. Rompre avec la logique qui conçoit la planète comme un espace de ressources illimitées à extraire et à utiliser, en promouvant des styles de vie qui, comme l’a exprimé le pape François, contrecarrent la dégradation de l’environnement. La proposition vise à inciter les communautés à placer le soin et le respect de la Terre au centre de leurs activités et de leurs prières, en apportant de petites lumières et des espoirs à l’écosystème mondial.
Le Temps de la Création est une initiative œcuménique qui rassemble différentes confessions chrétiennes dans le but de réunir les efforts des communautés de foi en faveur de la protection de la Terre, car il s’agit d’une question qui nous concerne tous. À cet égard, nous ne pouvons pas non plus oublier nos voisins musulmans, pour qui l’écologisme joue un rôle fondamental dans leur religion. De nombreux versets des textes islamiques soulignent l’importance de la protection de tous les êtres vivants et de la gestion durable de la planète et de ses ressources. Espérons que ce temps de la création, qui s’achèvera le 4 octobre par la fête du saint patron de l’écologie, saint François d’Assise, servira à unir les forces et les espoirs pour la protection et le soin de notre maison commune.
Paula Cerdà Belda
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