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«JE T’ATTIRERAI, JE TE CONDUIRAI DANS LE DÉSERT ET JE PARLERAI À TON CŒUR»

 (OS 2,14)

Depuis plus de deux ans, lorsque j’écoutais la Délégation Diocésaine des Migrations de Nador parler d’El Aaiún, le désert, des milliers de migrants qui vivaient dans cette ville et ses environs, où ils se préparaient à traverser et à poursuivre leur projet migratoire depuis leurs pays d’origine jusqu’à l’Europe, mon cœur a été agité par l’immense désir de pouvoir collaborer, connaître et travailler dans ce lieu. C’est alors que la Délégation Diocésaine des Migrations de Nador a décidé de tendre les bras vers El Aaiún, Dakhla, en y envoyant du personnel volontaire et contractuel, en accord avec l’approbation de la Préfecture Apostolique. Mon désir de partir pour El Ayoun m’a rappelé un rêve, un appel que j’avais eu il y a plus de 30 ans face au changement de politique migratoire vers les îles Canaries. J’ai imaginé la souffrance de ces personnes et un désir est né en moi de pouvoir faire quelque chose. À l’époque, je faisais des études, je priais pour eux.

Ces jours où j’ai pu vivre ces terres, marcher sur la pointe des pieds sur cette terre sacrée, me laisser caresser par le sable du désert, j’ai compris le moment de Dieu. Dieu m’a préparée à faire un pèlerinage intérieur, il a voulu m’attirer et parler à mon cœur.

Le Seigneur m’a préparé au fil des années, il a été patient dans les moments d’impatience, de plaintes, de fatigue, et il m’a aussi permis de le servir d’ici, à Nador, les frères et sœurs migrants qu’il a mis sur mon chemin avec dévouement et professionnalisme.

Dans l’un des beaux parcs de la ville de Laâyoune, j’ai découvert la Tente de la Rencontre, comme je l’ai nommée, parce que sous une grande tente de toile, magnifiquement construite, se trouve le globe, la somme des cinq continents, avec sa diversité culturelle, la richesse des civilisations, le dialogue entre les différentes cultures et religions.  La tente de la rencontre garde, protège et prend soin du monde global, berceau de la fraternité universelle.

Qu’il est beau d’aller en pèlerinage dans cette tente de la rencontre personnelle, où Dieu parle à nos cœurs, loin des apparences, où nous pouvons découvrir notre condition de créatures, finies, avec des faiblesses, mais aussi, par l’action de sa Grâce, pleines de possibilités de créer, de grandir, d’être… C’est à partir de là que nous pouvons rencontrer les «Autres», frères et sœurs, différents, enfants de Dieu, sous la joie de l’Esprit Saint et marcher sous sa protection, sans peur ni crainte.

A partir de cette expérience qui m’a été donnée, j’ai eu la possibilité de vivre, d’accompagner et de partager le service avec des jeunes volontaires de France et d’Espagne, qui souhaitent travailler pour un monde plus fraternel et plus vivable, en particulier pour les migrants en situation de maladie et en situation irrégulière. J’ai partagé des expériences avec une communauté de Servantes de l’Immaculée Conception qui, à l’écoute de l’Esprit Saint, commence à faire des pas dans la construction de la communauté pour témoigner par leur service de l’amour de Dieu pour son peuple. Je remercie Dieu pour les compagnons jésuites, pour l’intuition, la constance et l’inspiration d’aller en pèlerinage sur ces terres comme réponse à un plus grand amour et à la suite de Jésus dans l’appel à rendre visible la fraternité universelle.

L’Esprit Saint guide la Préfecture Apostolique en tant que partie de cette Tente de la Rencontre qui accueille, soigne, protège et encourage vers la construction du Royaume, comme une offrande à Dieu pour tant de bien reçu.

Marie a dit oui, et c’est à partir de là qu’elle a commencé son voyage de don de soi pour nous donner son Fils et nous accueillir dans sa maternité spirituelle en tant qu’enfants jusqu’à la fin des temps.

Je veux remercier Dieu, la Province et surtout ma communauté de m’avoir permis cette expérience spirituelle de service et d’accompagnement préparée depuis la rencontre avec les Religieuses de Rabat, des deux diocèses, où nous avons pu rencontrer les Filles de la Charité de diverses communautés et célébrer avec joie la fête de Notre Dame d’Afrique, l’ensemble des Charismes donnés par l’Esprit Saint de Dieu à son Eglise pour marcher en communion, en étant témoins de son Amour auprès de tous les hommes et femmes de la terre. Je demande au Seigneur de continuer à m’inspirer un profond désir de plus d’amour et de service pour tant de bien reçu.

Maria Trinidad González González

 

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