Caritas appelle à la responsabilité et à l’action humanitaire après le cessez-le-feu à Gaza

Depuis 15 mois, nous assistons avec horreur aux atrocités innommables de cette guerre. Au moins 64 260 Palestiniens et des centaines de travailleurs humanitaires ont été tués[1] dans des attaques qui violent de manière flagrante le droit humanitaire international et les droits de l’homme.

Caritas Internationalis et Caritas MONA se félicitent de l’annonce de ce cessez-le-feu tant attendu, qui constitue une étape vers une paix durable dans la région.

Le niveau de dévastation est énorme et il est crucial que la communauté humanitaire agisse rapidement, de manière décisive et à grande échelle pour empêcher que d’autres vies soient perdues et pour aider les habitants de Gaza à reconstruire leur vie dans la dignité. Israël doit accorder un accès humanitaire rapide, sans entrave et sûr afin de permettre une réponse humanitaire bien coordonnée, à grande échelle et fondée sur des principes, pour répondre aux vastes besoins des communautés touchées.

L’annonce du cessez-le-feu intervient juste avant l’entrée en vigueur, fin janvier, de deux lois israéliennes interdisant l’UNRWA. L’UNRWA reste l’épine dorsale des efforts de secours, non seulement à Gaza et en Cisjordanie, mais dans toute la région. Les organisations d’aide humanitaire, en particulier les organisations locales en première ligne, dépendent fortement de la présence, de l’infrastructure et de la coordination de l’UNRWA. La poursuite des activités de l’UNRWA, sans entrave, est absolument essentielle dans cette phase délicate.

 « Nous sommes profondément préoccupés par le fait qu’Israël ait continué à bombarder Gaza sans discrimination après l’annonce du cessez-le-feu, tuant de nouveaux civils palestiniens au moment même où l’espoir renaît. Cela sape l’esprit de l’accord qui est nécessaire de toute urgence et qui devrait entrer en vigueur dimanche »,a déclaré Alistair Dutton, Secrétaire général de Caritas Internationalis.

Nous demandons instamment à toutes les parties de respecter les termes de l’accord, d’arrêter immédiatement l’effusion de sang et d’empêcher toute nouvelle violence et tout déplacement forcé de civils.

Nous demandons également à la communauté internationale d’user de son influence pour que l’accord soit maintenu, que le droit international soit respecté et que les obstacles à l’aide humanitaire soient levés immédiatement pour permettre l’acheminement vital de l’aide et sauver des vies.

Nous demandons à la communauté internationale de veiller à ce que les responsables des graves violations et abus, y compris les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, soient tenus de rendre compte de leurs actes. Le cessez-le-feu ne doit pas seulement entraîner une cessation durable des hostilités, mais aussi un engagement ferme envers le droit humanitaire international et les droits de l’homme.

Caritas est prête à intensifier sa réponse aux besoins énormes de Gaza et à aider les personnes à entamer le long processus de reconstruction de leur vie dans la dignité.

Karam Yazbeck, coordinateur régional de Caritas MONA, a souligné que « si l’accord est un signe d’espoir, seul le temps nous dira s’il conduira à une paix durable en s’attaquant aux causes profondes de ce conflit qui dure depuis des décennies et en recherchant une solution juste conformément au droit international ».

[1] Traumatic injury mortality in the Gaza Strip from Oct 7, 2023, to June 30, 2024: a capture–recapture analysis

 

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